sexta-feira, janeiro 09, 2015

Para descansar a vista

Obviamente em francês, aqui vai o habitual poema das sextas feiras.

É de Rimbaud que, por uma vez, limita a sua habitual verborreia gigantesca às dimensões de um soneto.



Sobre a juventude e sobre a liberdade de ser jovem.

Ma Bohème

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !


Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou


Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;


Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !


Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)

Nenhum comentário: